Introduction
Le don d’ovocytes est une pratique qui consiste à donner des ovocytes à des femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfant, soit parce que les ovaires de la femme ne fonctionnent plus suffisamment, soit pour éviter de transmettre une maladie grave à l’enfant.
Le couple receveur, ou la personne receveuse, doit répondre au cadre médical et légal de l’assistance médicale à la procréation (AMP), aussi anciennement appelée procréation médicalement assistée (PMA).
Selon les données de l’agence de la biomédecine, en 2022 près de 2000 femmes en désir d’enfants étaient en attente d’un don d’ovocytes*. Il représente un véritable espoir pour certains couples ne pouvant avoir d’enfant. Cependant, en 2022, seules 990 femmes ont donné leurs ovocytes. De ce fait, cette pratique reste rare en France et insuffisante pour répondre à la demande.
*https://www.dondovocytes.fr/vos-questions/combien-de-personnes-ont-besoin-dun-don-dovocytes-pour-avoir-un-enfant/
Qu’est-ce qu’un ovocyte ?
L'ovocyte (ou ovule) est la cellule reproductrice féminine ou gamète féminin. L’ovocyte, est la cellule qui fusionnera avec le gamète masculin, le spermatozoïde, lors de la fécondation pour donner un embryon. Cet ovocyte est entouré d’un amas organisé de cellules qui le protège, c’est ce que les médecins appellent le follicule ovocytaire ou follicule ovarien.
Un follicule est un ensemble de cellules qui contient et protège le gamète féminin, l’ovocyte. On trouve souvent le terme de follicule de De Graaf pour nommer le follicule ovarien arrivé à maturité. C’est sa rupture qui permet l’expulsion de l’ovule en dehors de l’ovaire dans les trompes de Fallope lors de l’ovulation.
En résumé, un follicule ovarien est une structure cellulaire ovoïde constituée au centre de l'ovocyte qui baigne dans le liquide folliculaire entouré des cellules de la granulosa, avec en périphérie une couche protectrice formée des cellules de la thèque. Ces différentes structures travaillent conjointement pour permettre la maturation hormonale de l'ovocyte et sa libération lors de l'ovulation.
À la naissance chaque petite fille nait avec 1 à 2 millions de follicules immatures. À partir de la puberté et à chaque cycle ovarien, une femme mature dans ses ovaires plusieurs follicules immatures en parallèle. En général un seul follicule arrive à maturité à chaque cycle menstruel, soit dans l’ovaire gauche, soit dans l’ovaire droit.
Cette réserve de follicules immatures diminue très rapidement avec l’âge. Il est généralement admis qu’à la puberté, il ne reste plus que quelques centaines de milliers de follicules dont seulement 400 à 500 deviendront des follicules matures prêts à être libérés à chaque cycle menstruel des femmes en âge de procréer.
Après l’ovulation et la libération à l’extérieur des ovaires de l’ovocyte entouré de quelques cellules folliculaires dans les trompes de Fallope, les nombreuses cellules du follicule ovocytaire restées dans l’ovaire, se réorganisent et se transforment pour constituer le corps jaune (corpus luteum) dont une fonction est de fabriquer (à partir du cholestérol) de la progestérone qui est essentielle pour préparer l'utérus à une éventuelle implantation du ou des embryons. Elle stimule l'épaississement de la muqueuse utérine (l'endomètre) pour rendre l’environnement plus propice au développement des embryons. La progestérone inhibe de nouvelles ovulations pendant la période post-ovulatoire.
Qu’est-ce que le don d’ovocytes ?
Grands principes pour le don d’ovocytes
Le don d’ovocytes est encadré par la loi et est soumis à plusieurs grands principes :
Volontariat
Le don d’ovocytes est une démarche dont le risque pour la santé est aujourd’hui extrêmement faible. Il n’en demeure pas moins que ce don profondément altruiste est contraignant et parfois pénible. C’est un acte fort de solidarité, réclamant un engagement personnel à la suite d’une décision mûrement réfléchie. Le don est donc volontaire et réalisé librement sans pression d'aucune sorte auprès de la donneuse.
Gratuité
Comme pour tous les dons d’éléments du corps humain, la loi prévoit la prise en charge des frais occasionnés par le don sur justificatifs. Il peut arriver que la donneuse ait à avancer certains frais, mais l’équipe médicale et paramédicale est disponible pour l’aider dans ses démarches de remboursement.
Anonymat
Les donneuses d’ovocytes ne peuvent pas connaître l’identité des personnes bénéficiant de leur don et inversement.
Accès aux origines
Une personne issue d’un don peut demander à accéder à sa majorité à des informations (identifiantes ou non) sur la donneuse.
Qui peut être donneuse d’ovocyte et quelles sont les conditions ?
Pour pouvoir faire le don d’ovocytes, les femmes donneuses doivent remplir quelques critères importants tels que :
- Avoir entre 18 et 37 ans : la fertilité de la femme diminue et les risques d’anomalies du code génétique augmentent avec l’âge.
- Être en bonne santé.
- Depuis janvier 2016 et les textes d’application de la loi de Bioéthique de 2011, concernant la reproduction humaine est ouvert aux personnes n’ayant jamais eu d’enfant.
Ces conditions sont celles spécifiques à la Loi française et sont sensiblement différentes de celles demandées par la loi espagnole.
L’Espagne est un pays très avancé sur les pays sociétaux et dynamique avec de nombreuses cliniques dans les régions de Valence, Madrid et Barcelone.
Quelles sont les démarches pour donner ses ovocytes ?
Une femme souhaitant donner ses ovocytes, la donneuse, doit s’adresser au centre agréé de sa région (liste sur le site de l’Agence de la Biomédecine, www.dondovocytes.fr). Lors d’un premier rendez-vous, les modalités du don lui seront expliquées. Elle signe ensuite un formulaire de consentement au don et elle pourra par la suite commencer à faire les divers examens préalables et en fonction des résultats, donner ses ovocytes.
À qui s’adresse ce type de traitement ?
Le don d’ovocyte est destiné à des couples ne pouvant pas avoir d’enfant, soit parce que la femme ne produit pas d’ovocytes de bonne qualité, ou parce qu’ils ont été détruits par un traitement médical.
Ce don peut aussi être proposé à des couples lorsqu’il existe un risque de transmettre une maladie grave à leur enfant, ou à certains couples en échec d'AMP du fait d’une mauvaise qualité ovocytaire.
Quels sont les examens médicaux pratiqués chez la donneuse ?
La donneuse doit passer plusieurs examens, pour s’assurer qu’elle est bien éligible au don d’ovocyte :
- Un bilan gynécologique afin de s'assurer du bon fonctionnement de ses ovaires et de l'absence de contre-indications à la stimulation de l'ovulation et à la ponction d'ovaires.
- Un bilan génétique avec consultation, en cliniques, à la recherche d'antécédents de maladies génétiques transmissibles dans la famille et réalisation par prise de sang d'un caryotype, à la recherche d'anomalies chromosomiques transmissibles.
- Un bilan préanesthésie nécessaire avant toute ponction d'ovaire.
- Un entretien avec le(a) psychologue du service est aussi proposé (obligatoire pour les donneuses sans enfants).
- Un examen biologique comprenant : La détermination du groupe sanguin et une recherche d'infections transmissibles (syphilis, hépatites B et C…)
Comment s’effectue le prélèvement des ovocytes ?
Avant la ponction, la future donneuse doit suivre un traitement de stimulation hormonale, comparable à celui des femmes traitées en PMA. Une ponction d’ovocytes permet de recueillir en moyenne une dizaine d’ovules. Ils sont soit mis directement en fécondation in vitro, soit conservés à très basse température, en cliniques (vitrification ovocytaire) pour une fécondation in vitro ultérieure. Ces ovocytes peuvent aussi être fécondés in vitro par un spermatozoïde de donneur. L’embryon résultant peut alors être congelé pour envisager ultérieurement par un processus dénommé transfert d’embryon, implanté ultérieurement dans la mère receveuse.
La ponction des ovaires est effectuée à l'aide d'une sonde d'échographie endovaginale qui permet de bien visualiser les follicules. Chaque follicule est ponctionné et l'ovocyte est aspiré. C'est un processus simple, mais qui cependant nécessite une anesthésie locale ou générale.
Cette ponction est donc une petite intervention qui nécessite une hospitalisation habituellement d'une journée (les donneuses rentrent le matin à jeun, et ressortent dans l'après-midi).
Dans les suites de la ponction, les ovaires restent sensibles pendant environ 48h, et il est conseillé le repos à la maison pendant cette période. La donneuse peut reprendre ensuite une vie normale et aura ses règles 14 jours plus tard.
Comment se déroule une grossesse après un don d’ovocytes ?
À la suite d’un don d'ovocyte, il faut passer par une procédure de fécondation in-vitro, le plus souvent par une ICSI (Injection Intracytoplasmique de spermatozoïde). Les embryons se développent dans un incubateur (chambre maintenue à 37°C) et il est ensuite implanté après en moyenne 4 à 5 jours chez la receveuse, par le gynécologue. Ce processus demande une légère intervention chirurgicale.
Le déroulement reste celui d’une procréation médicale classique et exactement le même qu’une FIV sans don d'ovocytes. Une fois cette procédure réussie, la grossesse et le déclenchement du travail (l’accouchement), se déroulent sans différences.
